vendredi 22 janvier 2010

Work In Progress (31)


La terrasse aux bambous, journal


Les journées se vidaient comme des semaines. Je pensais à ces poissons qu’on ouvre et dépèce dans le “Tambour” de Schondlorff. J’étais bien sur une plage pieds nus à faire des ronds dans le sable mouillé et froid.
Chaque jour j’envoyais un mail... Une simple phrase, tu me manques, du banal, je souffrais de ça. Une réponse laconique me parvenait cinq jour plus tard. Pas d’électricité. Je n’aurais jamais dû la laisser partir dans un pays en guerre. Mais voilà, elle était libre de moi, libre de tout. Et aller là-bas, servir une cause humanitaire, quelque horrible que ce fut, lui donnait dignité de femme et forçait mon admiration. Je l’aimais encore plus, et je buvais tout autant.
Ainsi passèrent trois mois. J’étais excité: j’allais la retrouver. Nous allions nous aimer comme au premier jour, j’inventerai des jeux sensuels à n’en plus finir, c’était la fin du calvaire!
Mais, alors que je me préparais à la recevoir, un mail arriva dans ma messagerie: Je reste encore trois mois, je ne peux les laisser... Je t’aime. Juste ces quelques mots, de quoi me démolir.
Je me précipitais chez le “dépanneur” du coin pour y acheter une bonne bouteille de Côte de Blaye, pour la savourer en réfléchissant à ce que je pouvais bien lui répondre. Mais je ne sus qu’écrire, elle avait gagné, une fois de plus sa jeunesse l’emmenait vers l’aventure. Nous étions en hiver, et je pensais au roman de Marc Lévy “Où es-tu”, que L m’avait offert avant de partir. J’espérais sans trop y croire, à une fin différente.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire