jeudi 24 septembre 2009

Ecriture (1)


Je voudrais, enfin j’aimerais, écrire. J’ai toujours été fasciné par l’écriture, trouver les mots et les styles. Adolescent, je me gavais de lettrisme, surréalisme,dadaïsme, nouveau roman. J’ai même dévoré La Recherche à l’occasion d’un voyage en Irlande. Je lisais, je lisais, Duras, Dylan Thomas, mon eclectisme n’avait pas de limites.
Et bien entendu, je gribouillais des phrases sans queue ni tête, explorateur de Desnos, je me livrais à l’écriture automatique et autres cadavres exquis de Breton, dont j’admirais son Nadja, longtemps mon livre de chevet.

Aujourd’hui, quarante cinq ans plus tard, je n’ouvre plus le moindre ouvrage. La flemme? Certainement, les livres je les caresse, je les embrasse, et puis le coït n’a pas lieu, comme un amant désolé qui se refuse à l’orgasme. Pourtant les envies ne manquent pas de lire les jeunes auteurs, malgré de nombreuses déceptions, livres-produits et autres supercheries télévisuelles que je fuis comme la peste, il y a des écrivains dont j’aimerais bien venir aborder les continents. Je pense à Hervé Guibert, qui traine sur ma table depuis des mois.

Lire... après tout, peu importe si je n’y trouve plus l’envie.
Mais écrire! La voilà la belle affaire, le rivage de sauvageons et autres braseros de nuits avec ses danseuses ivres aux pieds nus et aux dents à croquer les étoiles, crachant les étincelles, éblouissant l’auditoire en se roulant dans le sable.

On trouve ça en Afrique, pauvre continent meurtri, dépouillé de ses richesses par les diamantaires du Nord. Afrique si attachante, seule au monde, recluse dans ses secets, religieuse versus animiste, on s’arrange. Afrique, une bière dans le maquis, un tambour, une flûte, un vieux baby-foot qui traine sous la seule ampoule au plafond pleine de coléoptères évanescents dans la moiteur du soir.

Je me souviens de Nicolas Bouvier, écrivain voyageur, balladin des mille continents de nos mondes réels et imaginaires, marcheur sans soif, homme simple et bien campé, ami des sorciers et des princesses voleuses de larmes...

Ecrire enfin, pour occuper mon temps, comme disait M.D. Oui j’aimerais bien cela.

1 commentaire:

  1. Mais tu écris! Et magnifiquement! Continue, et tu verras que ton roman à toi surgira tout seul, sous une forme ou une autre! Vas-y! C'est ça le plus dur : y aller. Mais à un moment donné, il faut se dire, "j'arrête de me dire que c'est nul, je le fais, et après, on verra bien... Et puis si c'est vraiment nul, au moins, ça me fera un chemin de moins devant lequel m'interroger pendant des heures..."

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