dimanche 27 septembre 2009

Le pavillon K (Revival)


Je me souviens, l’alcool m’a ôté 10 ans de vie... Ceci est mon histoire, en construction perpétuelle, comme toutes les histoires qu'on raconte aux enfants.


Le jour se lève sur la ville dans la ville.
Le jour se lève sur le Pavillon K.
A travers la fenêtre bouclée, le jour se lève sur le petit jardin en automne. Putain de pluie.
J’ai mal dormi, réveillé plusieurs fois, la mépronizine n’a pas d’effets sur moi. J’ai mal aux os. Je tremble. Mais après tout je suis là pour sevrage alcoolique. Allumer une cigarette est mon premier geste de la journée.
Pas le courage de prendre une douche - je verrai plus tard. Je vois toujours tout “plus tard”.
Descendre au rdc pour les médocs et le petit déjeuner. Encore une cigarette. On fume beaucoup à Sainte-Anne.
Le dej est expédié en 5 minutes. Retour aux clopes.
La journée va être longue.
Le valium agit plus vite que je ne le redoutais. Je tremble moins.
Maintenant, attendre.
Quoique je n’attende rien de précis, seulement que le temps passe, que les jours passent, pour aller mieux.

Maintenant je dois saluer la gentillesse, la disponibilité et la compétence des médecins et des infirmières. Je me souviens de l’une d’elles, en stage, qui met deux heures de transports pour venir à l’hopital... pour un salaire bien maigre et toujours le sourire!

Je suis resté dix jours. Maintenant ça va mieux, doucement, mais mieux, chaque jour un peu mieux. Ce ne fut pas l’enfer comme je le craignais, mais un véritable sauvetage.

L’alcool peut être une tragédie pour certaines personnes (comme moi) quand il y a un terrain favorable. Mais on peut s’en sortir, de cet enfer, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide, à consulter. Seul, on n’y arrive pas.

Cette note est dédiée aux autres patients, que j’ai cotoyé, pas bavards, amochés par la vie, les souffrances de la vie. Mais qui, à force de solidarité, se mettent à parler et posent un sourire sur leurs visages.

Pour François B.

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