mardi 29 septembre 2009

Ecriture (3)


J’imagine, à l’appréhension du texte, un lent très lent mouvement d’approche. Déjà, je ne lis que chez moi, bien installé dans mon canapé avachi recouvert d’un bogolan Dogon. Cela est immuable, cette posture, cette lumière, celle du jour exclusivement. La nuit, je dors, équipé de cette “machine à respirer” qui contre mon apnée du sommeil avec un tel réconfort. Non mais il ne s’agit pas de ce mouvement physique, mais bien de mon intention de prendre du temps avant de lire. Je suppose que pour écrire, ce doit être pareil. A moins, et je le suppose parfois, au détour d’une fulgurance de mots qui débordent, qu’il ne s’agisse de l’inverse: la précipitation. Mais lire, c’est un temps félin, une entrée en lecture par circonvulations, comme la patte du chat que sa langue rapeuse vient lècher. Lire, c’est prendre son temps, certes, mais savourer, mettre en bouche, penser, s’éloigner sur les mots, revenir. Un jour, si je contrôle mon écriture, j’aimerais provoquer cela, le temps élastique.

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