jeudi 19 novembre 2009

Work In Progress (16)


La terrasse aux bambous, journal


Le jour d’été s’était levé sur la terrasse aux bambous. Le soleil découpait les contours de ces vieux immeubles parisiens en briques rouges que l’on trouve aux portes de Paris.
Et j’avais L. au bout du fil, elle riait, fatiguée et joyeuse, finalement aussi impréssionnée que moi. Sa voix me séduisit aussitôt. Sand and glue, comme chantait David Bowie à propos de Bob Dylan. Du sable et de la colle, la sensualité en plus. J’étais sous un charme indicible, à la limite du mutisme, bafouillant quelques banalités avant de reprendre mes esprits, quelque part plongés dans la brume matinale.
Et puis, brusquement, au détour d’un silence de L., de son souffle grave, je me remémorais mes petites amoureuses téléphoniques, et je me suis dit à cet instant: non, pas avec ma Voyageuse. Et pas ce soir là. Nous nous amusions avec nos webcams et d’autres photos, des musiques, que nous nous échangions, autant de pistes pour mieux nous connaître. C’est fou le nombre de points communs que nous nous découvrîmes. Plus le temps passait, plus je lui réclamais des photos, des indices. J’adorais sa voix, son rire, ses cheveux blonds, et je me moquais bien de notre différence d’ages, et elle aussi!Je me sentais partir vers des contrées sentimentales enfouies au plus profond de mon être, comme un serpent à sonnette tapi sous une pierre et qui ne demande qu’à mordre, mais là c’était une morsure des plus délicieuses, qui venait tard me réveiller, mais allait bouleverser nos deux vies dans un éclat d’été.

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