lundi 23 novembre 2009

Work In Progress (19)


La terrasse aux bambous, journal


Dormir relevait du défi, malgré la nuit blanche. Je ne ressentais aucune fatigue, même pas les yeux rouges d’un lapin dans les phares. Je fumais encore plus que d’habitude. Avant d’aller au lit pour une ultime tentative de trouver le sommeil, je retournais au Mac, visionner les photos échangées pendant la nuit, en particulier le Flower de Kenzo que L. portait, et rien d’autre m’avouait-elle, pour aller dormir. Le parfum est un trait essentiel de la personnalité, et comme j’ignorais tout de ce Flower, je me précipiterai dans une parfumerie pour le goûter dans la journée.
C’est dire si j’étais sous le charme de ma petite Voyageuse. Et je sentais qu’un air chaud et doux nous enveloppait de ses draps imaginaires, malgré la distance qui nous séparait physiquement.
Le jeu de pistes des photographies échangées n’allait pas tarder à déborder mon imagination, je devais me rendre à l’évidence: L dirigeait les dialogues de nos nuits qui, sous peu, allaient devenir de plus en plus sensuelles. A ma grande surprise, quand je repensais à mes petites fiancées d’un an auparavant, à qui, du bout de la voix, je guidais le plaisir, et elles le mien, je n’imaginais pas reprendre le cours des jeux érotiques et des nuits blanches sulfureuses: je pensais avoir tiré un trait.
Mais Voyageuse, L, allait m’attirer bien plus loin encore: vers des sentiments, failles profondes que que croyais comblées par des éboulis de roches froides, et que je ne voulais surtout pas rouvrir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire