mardi 13 octobre 2009

Work In Progress (2)


La terrasse aux bambous, journal


Le jour se lève, la lumière est superbe sur la terrasse aux bambous. Je sui réveillé depuis cinq heures. Peu à peu, le soleil jaune envahit le salon. France Inter ronronne là-bas, dans la cuisine. J’écoute d’une oreille distraite. Et j’apprend la mort de Michael Jackson, trop jeune même pour une légende. J’imagine déjà la déferlante émotionnelle et crapuleuse qui va s’abattre sur ses cendres hollywoodiennes encore tièdes.
Je retourne au salon jetter un œil aux mails. Pas de pub ce matin, étonnant! Maintenant le soleil a envahi la pièce de sa lumière claire, c’est à frémir. Je me sens respirer, libre de mes gestes. Dans une heure, j’irai à la piscine.
Je me mets à faire des recherches sur David Bowie, car son site officiel commence à dater un peu, je cherche des images récentes du Thin White Duke. Et quelle n’est pas ma surprise de le découvrir décati, vétu de noir, pas razé, souriant mollement, comme surpris par un quelconque paparazzo.
Mais voilà, cet homme que je vénérais, dont je guettais la moindre apparition ou/et opus, qui m’était devenu familier, étrange, aux multiples visages, aux textes abscons, cet homme oui en est un d’homme: il a soixante deux ans, et je sais qu’il ne me surprendra plus, qu’il ne peut plus surprendre; qu’il a vieilli, comme j’ai vieilli aussi, bon an mal an, au fil des dix années perdues à cause de l’alcool - je reviendrai sur ces années, plus tard - cet homme ne ressemble plus à rien.
Je me demande si je ressemble à quelque chose, moi! Je vis reclu dans le XVème arrondissement de paris, dans un petit appartement bourgeois et décoré de masques africains qui me font penser à mes déambulations de toubab sur le continent noir, quand je buvais des bières tièdes et fumais des cigarettes de contrebande dans les maquis de Libreville, le soir venu, là où les moustiques se grillent les ailes aux ampoules dénudées des bouis-bouis.
Parfois, je pense à Proust et à son lit, où il passais le plus clair de son temps pour écrire. Je me vois enfermé dans ce qu’il appelle “la sécurité des habitudes”, et je sens qu’il a raison, je vis un peu comme cela, au gré des habitudes, qui m’apportent le réconfort...
Mais il est temps que cela change!

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