vendredi 23 octobre 2009

Work In Progress (5)


La terrasse aux bambous, journal


Cinq ans ont passé ainsi; “dans le couchant les oliviers sont déchirants.” Cette phrase, en hommage à la Palestine, fut la dernière écrite sur mon manuscrit. Je crois que je l’ai jetté cet opuscule, finalement sans regrets. Je butais sur ces quelques mots, comme un rongeur pris dans une souricière, pourtant si proche du morceau de fromage. Inaccessible. Vain. Tourbillonnant. C’était toujours à l’heure du loup que je rentrais écrire cette phrase. Et puis, l’alcool aidant, j’ai laissé tomber, impossible d’aller plus loin. Ecrire était devenu un prétexte pour boire et, bien entendu, au fil des jours d’hiver, je n’écrivais plus rien. Je cite l’hiver car dans mes brumes éthyliques, il faisait froid. Je me souviens de ce détail, les squelettes des arbres du jardin du Luxembourg dessinant d’étranges personnages sortis d’un film de Tim Burton. Menaçants dans le soir qui tombe.
Je continuais à prendre des bus pour aller n’importe où, mais j’avais mes quartiers au Rostand, sur la place du même nom, et je rentrais de plus en plus tôt avec le 89.



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