dimanche 13 décembre 2009

Work In Progress (26)


La terrasse aux bambous, journal


Vers six heures du matin, j’avais vidé et jetté la bouteille de Talisker. Le disque était fini. Je rentrai reprendre ma lecture, lorsque le téléphone vibra: J’arrive à Paris. Sa voix était fatiguée mais elle chantait déjà. A cette époque on avait encore le droit de téléphoner en conduisant...
Je la guidais vers le périphérique. La porte de la Plaine. Vers la terrasse et le lit. J’étais au comble de l’excitation et, paradoxalement, léger et reposé. Vole, mon amour. Je pensais à L, qui se rapprochait à chaque minute, comme une délivrance après toutes nos nuits virtuelles. Nous allions enfin nous découvrir, nous aimer en vrai. Je ne doutais pas un seul instant de mon amour dévorant pour elle, j’avais l’impression de la connaître du bout des doigts.
Elle trouva bien vite une place pour garer sa Panda. Et s’engagea dans ma rue. Je descendis quatre à quatre les cinq étages, le portable à l’oreille. Nous y sommes presque lui dis-je. Je remontais la rue, lorsque je l’aperçus, elle aussi avec son mobile, et un énorme sac de cuir. Je me disais en mon for intérieur que je n’avais jamais aimé comme ça, à ce point, de non-retour saurai-je plus tard. J’étais le fou d’L. Elle eut cette phrase au téléphone: Ne t’attends pas à une bombe atomique! Puis je raccrochai et courus vers elle dans cette belle nuit d’été parisienne.
Nous n’attendîmes pas une seconde pour nous embrasser sauvagement. Tu dois être crevée? A ton avis?? elle riait. Je n’étais pas déçu, bien au contraire! J’étais encore plus fou d’elle. Une passion dévorante. Je pris son sac et elle ma main, elle embrassa ma paume dans un instant d’une immense tendresse. J’en avais les larmes aux yeux.
Une bonne douche?, lui proposai-je dans l’ascenseur entre deux baisers gourmands. Oh que oui! répondit-elle, sans pouvoir reprendre son souffle.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire